"Il me faut donc aussi surmonter physiquement la pénible difficulté de ce labyrinthe lorsque je sors, et j'éprouve à la fois irritation et attendrissement quand il m'arrive de me perdre un instant dans mon propre agencement, et que cet ouvrage a l'air de s'efforcer encore de me prouver, à moi dont le jugement est arrêté depuis longtemps, ce qui justifie tout de même mon existence. Mais ensuite je suis sous le couvercle de mousse, auquel je laisse parfois le temps - à force de ne pas bouger de chez moi - de ne faire plus qu'un avec le sol sylvestre alentour, et il ne faut plus alors qu'une poussée de la tête, et je suis en pays étranger. Ce petit mouvement, je suis longtemps sans oser l'exécuter; n'était le labyrinthe d'entrée à franchir de nouveau, je renoncerais sûrement pour cette fois et je ferais demi-tour. Eh quoi ? Ta demeure est à l'abri, refermée sur elle-même. Tu vis en paix, au chaud, bien nourri, tu es maître, maître absolu d'une multitude de galeries et de places, et tout cela tu veux sinon le sacrifier, espérons-le, mais tout de même l'abandonner d'une certaine façon, tu as certes bon espoir de le récupérer, mais enfin tu te laisses entraîner à jouer gros jeu, un jeu beaucoup trop gros. Il y aurait à cela des motifs raisonnables ? Non, pour une chose pareille il n'existe pas de motifs raisonnables. Mais alors je soulève néanmoins prudemment la trappe et me trouve dehors, je la laisse prudemment retomber, et je file, du plus vite que je peux, loin de l'endroit qui peut me trahir."